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Histoire du vin de Champagne
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Portrait de Pierre-Nicolas Perrier (ÉPERNAY, 1786 – IBID., 1854)
Ernst Benedikt Kietz (LEIPZIG, 1815 – DRESDE, 1890)
Ernst Benedikt Kietz (LEIPZIG, 1815 – DRESDE, 1890)
Huile sur toile
1858
928.23.01

Ce portrait de Pierre-Nicolas Perrier a été réalisé par Ernst Benedikt Kietz, probablement en 1858 lors du séjour du peintre à Epernay.
Portraitiste prussien, Ernst Benedikt Kietz (1815-1892) étudie la peinture et le dessin à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde. Dès les années 1830, il participe aux expositions de l’Académie de Dresde et se fait remarquer par son art du portrait. A partir de 1838, il se rend à Paris et prend des cours dans l’atelier du peintre Paul Delaroche (1797-1856).
Ami d’enfance de Paul Chandon de Briailles, il devient en 1858 le portraitiste attitré de la famille et fait un séjour à Epernay. En raison de la guerre franco-prussienne, E. B. Kietz retourne en Allemagne en 1870 et devient le professeur de dessin de la fille de Frédéric VIII de Schleswig-Holstein puis de la princesse Mathilde de Saxe.
Ce tableau est l’un des nombreux portraits réalisés par le peintre. Sur cette huile sur toile ovale, Pierre-Nicolas Perrier, le fondateur de la maison de champagne Perrier-Joüet est représenté en buste, de trois quart. Il est habillé d’une veste et d’un gilet dans les tons noirs et gris, sur une chemise blanche. Un nœud papillon est noué autour de son cou. Ses cheveux gris sont coupés court, il porte des favoris. Il regarde le visiteur de ses yeux clairs et ne sourit pas. Le costume de couleurs sombres et le fond neutre permettent de mettre en lumière le visage de P.-N. Perrier mais également d’insister non pas sur la richesse des étoffes mais sur le personnage, ce négociant puissant qui réussît à s’élever dans la société.
Au 19e siècle, il est courant pour les bourgeois tels que P.-N. Perrier de se faire représenter : le portrait permet d’accompagner l’ascension de la bourgeoisie et de donner du crédit à sa famille. En effet, P.-N. Perrier est pleinement intégré dans la société bourgeoise sparnacienne : il est un négociant riche et dispose d’une assise politique importante – il est maire de la ville de 1852 à 1854-. A sa mort, son fils, Charles-Nicolas Perrier prend le relai, aussi bien à la tête de la maison qu’à la tête de la Ville, étant élu maire à son tour de 1854 à 1870.