Les collections
Collectionneurs et mécènes de la fin du XIXe siècle et de la Belle Epoque
Dans cette rubrique
Secrétaire
Bois
19e siècle
Birmanie
Collection Claine
XM19
Jules Claine, consul de France à Rangoun de 1900 à 1903 a rapporté de nombreux meubles de son séjour en Birmanie dont ce secrétaire en bois de teck. Très attaché à son mobilier birman, il ne le confia au musée qu’après sa mort et celle de son épouse.
Ce secrétaire en bois est typique de l’art du bois gravé birman et de l’usage du teck, qui a largement été développé lors de la période coloniale et de la domination anglaise (1824-1948). Le meuble, remarquable de par la profusion et la qualité de ses détails, reprend tous les symboles de la culture birmane : motifs entrelacés, symboles floraux, décor de flammes ou personnages dansants par exemples.
Le secrétaire est constitué de plusieurs espaces de rangements : une grande niche dans la partie basse, deux compartiments dissimulés et une étagère. Les deux compartiments, situés au-dessus de la niche sont dissimulés par deux scènes sculptées en bas-relief : une scène galante à gauche et une scène de lutte entre une créature monstrueuse et un guerrier à droite. On accède à ces rangements par des portes latérales. Dans la partie supérieure, une étagère prend la forme de créatures ressemblant à des serpents, appelés « nāgas ». Largement répandu en Asie du Sud-Est, le naga représente une divinité liée à l’eau et à la fertilité. Il est très présent dans l’art et l’architecture birmanes notamment dans les temples. Une partie du corps du naga repose sur un piédroit en bas duquel se trouve une petite niche. Un bouddha y est entouré de moines, ils sont soutenus par un éléphant qui lève la trompe.
Enfin, le secrétaire est couronné par un fronton de motifs végétaux dont la forme générale n’est pas sans rappeler celle des temples bouddhiques birmans. Un paon faisant la roue trône au centre du fronton. L’animal est un élément fort de la culture birmane, il représente le soleil mais également le feu et a été le symbole de la monarchie birmane. De part et d’autre, deux kinnaris, des êtres de la mythologie d’Asie du Sud-Est, dansent. Ils sont reconnaissables à leurs ailes et à leurs pieds de cygne. La danse en Birmanie, et plus généralement dans toute l’Asie du Sud-Est, fait partie du patrimoine local : elle est un moyen de diffuser les cultes, les croyances et les traditions.